Prêt à prendre la route pour Java ? Oui il faut être prêt, car depuis Bali, le chemin est long et fastidieux.
Pour une lecture musicale, je propose : https://www.youtube.com/watch?v=NPpRJoYISSQ&feature=youtu.be
Sur le chemin les temples ont laissé place à de jolies mosquées colorées. Et oui, Bali est la seule île hindouiste de l’Indonésie.

Après 8h de camions en souffrance plantés au milieu de la route, de ferry surchargé tournicotant dans l’eau, de trous meurtriers dans la cambrousse, de vaches paisibles broutant sur le chemin, de traversées de rivières débordantes d’énergie, d’arbres envahissants et envahis de singe, nous arrivons dans un petit losmen sans prétention à Sukamadé au milieu de la jungle. Ici la chaleur est étouffante. Il n’y a pas de climatisation, les fenêtres ne ferment pas, les moustiques gigotes et affolent ma compagne de chambre. Terrifiée par l’idée de choper la dingue, elle a vaporisé de l’anti moustique sur mon pyjama. Bref, il suffit de ne pas rentrer dans les chambres pour se réconcilier avec l’endroit.
Telle une exploratrice dans un film d’aventure, j’ai passé une nuit époustouflante sur la plage de Sukamadé, le QG des tortues. Je me suis invitée à une pendaison…d’œufs. Il est tard, c’est la nuit, nous avançons sur la plage. Le bruit des vagues est assourdissant, le ciel scintille. Des ombres invisibles se dessinent. Les rangers ou gardes forestier (sans hésitation je préfère les appeler « Tortues Ninja ») distinguent des traces fraiches. Ils ont repéré l’animal.
De 20h à 23h. Jackpot. 158 œufs.

Je contemple l’étrange spectacle entre surprise et fascination. Les tortues Ninja récupèrent les petites coquilles pour les garder au chaud sous l’œil méfiant de la maman.
Et puis le lendemain à 6h, c’est toute fraiche que j’ai traversé la jungle luxuriante. Tortues dans un saut, singes tumultueux dans les arbres, et devant moi une biche majestueuse éclairée par les rayons de soleil qui transpercent la végétation. L’air doux du petit matin rampe sur ma peau, j’admire la plage au grand jour. La petite Agathe se trémousse entre mes doigts, je lui dis d’aller explorer chaque recoin mouillé du monde et de prendre soin d’elle. J’ai vite déchanté lorsque le ranger a pointé son doigt vers le ciel: « Look predator ».

Il ne faut pas lâcher les tortues directement dans l’eau mais sur le sable pour qu’elles sentent le sol. Dans 25 ans les rares survivantes reviendront où elles sont nées. Je reviendrai donc sur la plage de Sukamadé voir si Johnny et Agathe sont revenus ☺
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