En avril 2015, je guidais les clients pour l’ascension du Kawah Ijen. Le long du chemin, la sensation que l’on éprouve à gravir les 2400 mètres aux côtés des porteurs de souffre est sans-pareil. Une aventure impressionnante et émouvante.
Le Kawah Ijen est un volcan actif situé sur l’île de Java qui produit beaucoup de souffre. Son cratère abrite un lac turquoise acide réputé, dont on extrait du souffre pour faire surtout des cosmétiques. Il y a des endroits qui te laissent des souvenirs tenaces. Mais le plus bouleversant, presque tragique, reste les porteurs de souffre. Ils vont extraire le souffre dans le cratère. Ils portent sur leurs épaules environ 70 kg. Un travail barbare.
Alors je regardais les porteurs de souffre, leurs épaules abimées, les blocs de cailloux jaunes qui flottent au milieu d’une mer de nuage, l’immensité, le cratère et ses couleurs ardentes, les fumées du volcan.

Ce moment m’émeut aux larmes. Un sentiment exceptionnel que je dois garder pour les instants où je me sens insatisfaite/ en colère/ fatiguée, pour me souvenir de ce travail inhumain mélangé à la grâce de l’horizon. Profiter pleinement des choses de la vie.
Je vous quitte sur des paroles de notre Johnny national pour remettre les pendules à l’heure. Retrouver le plaisir, le désir et l’envie.
« Qu’on me donne l’obscurité puis la lumière
Qu’on me donne la faim la soif puis un festin
Qu’on m’enlève ce qui est vain et secondaire
Que je retrouve le prix de la vie, enfin !
Qu’on me donne la peine pour que j’aime dormir
Qu’on me donne le froid pour que j’aime la flamme
Pour que j’aime ma terre qu’on me donne l’exil »
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