À l’heure où nous plions bagages et vendons notre voiture après plus d’un an en Australie, je m’attaque à un thème très dense, le point central du road trip, notre principal sujet de désaccord et de dispute… Démarrage, rétroviseur, clignotant, feu vert : la voiture. Ayant une certaine incompétence et un profond désintérêt pour toutes ces choses-là, j’ai un peu trainé à écrire cet article mais Romain m’ayant aidé, je me lance. Choix, achat et équipement du véhicule : on vous partage notre expérience, nos recommandations et quelques liens et contacts utiles !
NOTRE PROJET – FAIRE LE TOUR DE L’AUSTRALIE
Acheter une voiture pour la première fois de ta vie. L’acheter dans un pays que tu ne connais pas. Acheter une voiture d’occasion, qui plus est sera ta maison, devra rouler plus de 20 000km et survivre à tous types de terrains et aléas météorologiques. Y ajouter une seconde batterie, un frigo, un lit et toutes sortes d’équipements pratiques qui te permettront de transformer cet engin en maison roulante. Et bien ce n’est pas une mince affaire !

4X4 ou Van ?
Il nous a fallu longtemps pour se décider : confort et esthétique d’un van tout équipé, ou 4×4 plus sauvage et tout-terrain. Nous avons opté pour le côté sauvage et nous ne sommes pas déçus !
Ce que nous avons aimé dans le 4×4 :
– les lieux que nous avons préférés en Australie n’étaient accessibles qu’en 4×4 : dormir sur les plages de South Australia (notamment le parc de Coffin Bay), François Perron National Park et la Gibbs River Road.
– dormir dans une rooftop tent : c’est une expérience unique et un luxe de passer ses nuits perchés en hauteur au milieu d’une forêt dans le bush australien ou face à l’océan
Les avantages du van :
– plus de confort et de possibilité de « décoration »
– possibilité de manger à l’intérieur (point important notamment lorsqu’il pleut ou lorsqu’une cinquantaine de mouches essayent d’entrer dans ta bouche)
– installation plus rapide
En bref | selon nous, s’il s’agit de faire un road trip sur la côte EST, le van conviendra parfaitement. Si vous souhaitez faire le tour de l’Australie, optez pour le 4×4 sans hésiter et, si possible, offrez-vous le luxe d’une tente annexe. À ajouter à votre roof top tent pour pouvoir manger à l’intérieur, sans les mouches (attention n’est pas compatible avec toutes les roof tent).
CHOISIR SON 4X4
Vous le verrez sur les routes, les australiens (et le Lonely Planet) ne jurent que par le Toyota Land Cruiser, la Rolls Royce du 4×4 ! Inadapté selon nos besoins (et non nous ne sommes pas des mordus du pilotage de grosses machines sur de la caillasse), nous avons acheté un Mitsubishi Pajero, plus petit que le Land Cruiser, détesté et critiqué par les australiens, mais avec une consommation plus raisonnable (attention, on reste sur des véhicules lourds qui ne consomment malheureusement pas en dessous de 15L d’essence au 100 km). Autre critère très important, on voulait un modèle que l’on trouve partout pour qu’en cas de panne, les pièces soient faciles à trouver.
À l’époque, on — surtout Romain en fait — avait constitué une petite check-list avant achat :
- Essence / Diesel : priorité au diesel pour des questions de fiabilité et de coût (consommation inférieure à l’essence et plus approprié lorsque l’on voyage sur de très longues distances). On trouve du diesel et de l’essence sur l’ensemble du territoire, donc pas de souci à ce niveau
- Motorisation : pour notre part, on a privilégié un moteur V6 de 3L minimum. L’idée est d’avoir un rapport poids/puissance qui soit adapté aux terrains de conduite (notamment en off-road)
- Consommation de carburant : point fondamental si on essaye d’être un minimum sensible à l’environnement (difficile dans le cadre de ce voyage). On ne souhaitait pas dépasser les 15L au 100km donc on a rayé de notre liste les « monstres » du off-road (LandCruiser, Patrol, etc.)

ACHETER SON 4X4
Vous avez repéré un véhicule, il faut maintenant vérifier qu’il tient la route 🙂
HISTORIQUE DU VÉHICULE
- Nombre de propriétaires différents : éviter les véhicules qui en sont à leur 3e ou 4e génération de backpackers (voiture fatiguée, manque d’entretien…)
- Km au compteur : privilégier un véhicule de moins de 250 000 km, idéalement autour de 200 000, pour des questions de fiabilité mais aussi pour anticiper la revente. Dans notre cas, nous avons opté pour un 4×4 de 207 000 km que nous avons vendu un an plus tard avec 242 000 km
- Carnet d’entretien / factures des réparations : point très important, il faut systématiquement se renseigner sur le passif avant achat. Dans notre cas, pas de carnet d’entretien à proprement dit mais un historique de tous les passages chez le mécanicien
ADMINISTRATIF
- Rego : un document obligatoire qui identifie le véhicule. Il est préférable de partir sur un véhicule disposant d’une Rego en cours de validité. Il existe des règles variables selon les états au niveau du mode de renouvellement de la Rego, de sont coût, du contrôle technique obligatoire ou non, etc. Tout est récapitulé dans ce tableau.
- Amende : vérifier les amendes et péages impayés par l’ancien propriétaire sur Revscheck.
INSPECTION
Sans doute LA partie la plus importante. Il ne faut rien oublier !
Moteur à l’arrêt :
- État général du véhicule : pour cerner rapidement la qualité d’entretien de l’ancien propriétaire. Nous avons visité deux ou trois 4×4 encrassés jusqu’au plafond, c’était rédhibitoire
- Vérifier les niveaux : À noter que pour l’huile moteur, si ça tourne en mayonnaise (blanc et assez épaisse), ce n’est pas bon. Elle doit rester fluide et plutôt claire. Demander également si le véhicule perd de l’huile (c’est normal pour un véhicule d’un certain âge mais dans une certaine proportion)
- Courroie de distribution : demander quand elle a été changée (en principe tous les 80 000 km) car cette réparation coute un bras
- Carrosserie : vérifier l’état global, notamment les traces d’impacts qui pourraient être liées à un précédent accrochage. Rechercher les points de rouille (notamment au niveau du toit) qui témoignent de l’état général de la carrosserie. Si présence de rouilles, à mon sens, ne pas donner suite. A titre anecdotique, nous avons rencontré des backpackers qui avaient passé un petit coup de peinture sur les traces de rouilles pour pouvoir passer l’E-safety check…
- Pneus : vérifier les témoins d’usures. Si l’usure est différente a l’intérieur/extérieur du pneu, c’est peut-être un problème de parallélisme. En principe, rien de grave mais il faudra débourser environ $80 pour cette réparation (nous l’avons réalisé deux fois car le poids de la roof tent était très important au niveau des pneus arrières de notre 4×4)
- Phares et voyants : vérifier que tous fonctionnent (phares, témoins lumineux de freinage, de marche arrière ou encore clignotants)
- Pare-brise et vitre : vérifier que tous fonctionne (essuie-glace, lave-vitre, ouverture des vitres) et qu’il n’y a pas d’impact
- Climatisation : vérifier qu’elle fonctionne correctement
- Chauffage : point à vérifier mais plus ou moins important selon votre itinéraire. En Tasmanie, il peut s’avérer très utile par exemple
Moteur en marche :
- Test bougies d’allumage / batterie : au démarrage (moteur à froid), faire quelques démarrages successifs et vérifier que la voiture démarre au quart de tour (si ce n’est pas le cas, on peut suspecter des problèmes au niveau des bougies ou de la batterie)
- Test embrayage / frein à main : démarrer en troisième avec le frein à main. La voiture ne doit pas bouger et caler. Si elle bouge, le frein à main doit être resserré. Si elle ne cale pas, l’embrayage est certainement à remplacer
- Test fumée d’échappement : ne doit pas être blanche / opaque (joint de culasse défaillant = $$$), noir (filtre à air à changer) ou bleu (problème d’huile)
- Fuite d’huile : déplacer le véhicule et vérifier qu’il n’y a pas de trace
Sur la route :
- Tester la marche avant (sur du plat, en montée et sur une voie rapide), la marche arrière, la direction, le freinage (notamment en descente)
EQUIPER SON VÉHICULE
Si, comme nous, vous avez acheté une voiture non équipée pour le road trip, alors il faudra l’aménager ! Encore une étape qui demande la plus grande attention. On vous donne quelques conseils. Dans un premier temps, je vous dresse la liste de nos 5 indispensables pour une maison roulante saine et confortable :
VOYAGER À PLUSIEURS | Même si vous construisez un lit à l’intérieur de votre voiture, nous vous conseillons de garder les sièges passagers arrières pour avoir la possibilité de voyager à plusieurs. Grâce à cette belle décision, nous avons pu faire des week-ends entre potes, voyager deux semaines avec mes parents, prendre des autostoppeurs en chemin
AVOIR UN 4X4 PROPRE ET RANGÉ | Pour éviter d’entasser couettes, bidons d’essence, culottes et avoir un intérieur élégant, nous avons fait installer un panier de toit chez Rhinorack pour stocker les valises des amis, jerricans et autres affaires inutiles.
ÊTRE AUTONOME EN ÉLECTRICITÉ | Installer une seconde batterie pour pouvoir alimenter un frigo et recharger ses appareils électriques. Les panneaux solaires sont un plus si vous souhaitez camper dans le bush durant plus de 3 jours mais ce n’était pas notre cas. Un lien bien utile concernant l’installation d’une seconde batterie.
SE NOURRIR CORRECTEMENT | Disposer d’un « vrai » frigo pour conserver bières et légumes 🙂 Attention, il existe un grand nombre de frigos / glacières à bas prix qui ne font que refroidir légèrement. Pour un frigo de qualité, foncez sur ceux de chez Kings.
BIEN DORMIR | en 4×4 vous avez soit la possibilité de dormir en roof top tent, en tente ou à l’intérieur de la voiture. Nous avons acheté une roof top tent chez Budtrol, une marque résistante avec un escalier solide et safe. Pour les nuits de tempête, nous avons également construit une structure de lit en bois à l’intérieur de la voiture. Comme nous souhaitions garder les sièges arrières, nous avons opté pour un système dépliable inspiré du blog Rêve d’Australie. Tout notre matériel venait de chez Bunnings. Les vendeurs sont en général de très bon conseil.
Les plans Les rideaux La découpe du lit
Une fois les éléments essentiels installés, on peut se concentrer sur les plus petits équipements : bouillotte pour les soirées fraiches, pelle et balayette pour le sable sous les pieds et dans la tente, une poêle, une casserole, une planche à découper, un égouttoir pliable en silicone, bassine pour laver sa vaisselle… on vous partage notre tableau d’équipement avec quelques liens et références !
ÉLECTRICITÉ | $ | COMMENTAIRE |
Dual Battery Kit | 69 | Un des moins cher du marché |
Deep Cycle Battery 98 Ah | 289 | Suffisant pour 3 jours d’autonomie |
Battery Box | 69 | Pas obligatoire mais bien pratique pour plugger le frigo, la lumière ou autres devices |
CUISINE | $ | COMMENTAIRE |
Frigo/freezer 45L | 469 | Très bonne référence, consommation réduite. 45L suffisent lorsque l’on voyage à deux |
Réchaud 2 feux | < 100 | Prendre un réchaud avec deux feux et qui se plug sur une bouteille de gaz (et non une recharge jetable de gaz) |
Bouteille de gaz (2 kg) | 39 | 2 kg largement suffisant (nous l’avons rechargé 4 fois en 6 mois) |
CAMPING | $ | COMMENTAIRE |
Table | 39 | Pas cher, résistante et réglable en hauteur |
2 Chaises | 109 | Un peu encombrantes mais confortables (à ne pas négliger sur un long road trip) |
Tank d’eau 22L | 37 | 22l suffisent pour 3-4 jours de voyage. Sur ce modèle le robinet a tendance à fuir |
Douche solaire | 35 | Les douches Kmart se déchirent avec le temps. Privilégier un modèle avec un sytème de suspension solide |
Boîte à outil | 27 | Économique et très utile |
UN DERNIER CONSEIL
(et sans doute le plus important)
Comme je vous le disais plus haut, le sujet de la voiture ne me passionne pas et je ne suis pas une incollable en matière de mécanique. Une voiture, même si elle a passé tous les contrôles et semble en grande forme n’est jamais 100% fiable. C’est pourquoi, après plusieurs visites de voitures chez des particuliers nous avons décidé d’acheter la nôtre chez TOO EASY TRAVEL à Sydney.
Leur job : ils achètent, réparent et revendent des véhicules pour les backpackers. Les voitures sont légèrement plus chères à l’achat mais vous avez l’assurance qu’elles sont mécaniquement viables et qu’ils ne vous laisseront pas tomber en cas de pépin ♥
Notre expérience peut en témoigner et on remercie Yann (un des deux associés) de nous avoir suivi dans nos galères de départ. Suite à notre achat chez eux, nous roulons 20 minutes et un voyant se met à clignoter sur le tableau de bord. Là tu as la rage. Mais ils nous ont tout de suite aidé en prenant en charge les réparations.
Grâce à Too Easy Travel nous avons également fait la connaissance d’un garagiste belge sympathique et de confiance qui s’est associé avec un anglais sur Sydney. Ils ont réparé plusieurs fois notre 4×4 et le van d’un couple d’amis. On vous donne son contact par email si besoin 🙂
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